« Ici ce n’est plus un cimetière, C’est une décharge. Qui pourrait laisser sa mère dans un endroit pareil, ». Tout est dit en peu de mots. ». Seul l’alignement de quelques cyprès couchés par le vent trahit la présence de tombes dans le cimetière chrétien de Biir-el-Djir. Dans cette banlieue sud d’Oran, l’ensemble des caveaux ont été profanés ».
Je n’ai pas – à ma connaissance du moins – de cimetières familliaux en Algérie , mais je comprends la douleur de mes frères pieds noir moi qui - la nuit où fut proclamée l’indépendance algérienne-en 1962, j’avais dix sept ans- ait longuement et douloureusement pensé à ces places écrasées de soleil, à ces côtes baignées d’une mer bleutée, à ce vent tiède à l’origine mais qui , devenu brûlant a soufflé en tempête sur les pierres , les gens et les tombes .
Les sépulcres furent ouverts , les croix brisés, les ossements souvent dispersés. On aurait pu croire que la présence régulière en ces lieux de mosquées et de croyants musulmans auraient protégé nos morts. Hé bien non, « Comme de nombreux cimetières d’Algérie , celui de Biir-el-Djir fut profané durant les années 1990, la ‘ décenie noire’ del’islamisme algérien . A la recherche du marbre, ornant les tombes et des bijoux qu’auraient pu porter les morts, , des homes ont détruit des cimetières entiers. A Biir-el-Djir, petit carré de 80 tombes, certains caveaux ont été carrément vidés deleurs dépouilles. Dispersées on ne sait où.»
Il nous est dit maintenant que le respect du aux morts va –enfin être pris en compte. Nous en sommes fort aise. C’est ainsi qu’à « Tamazouhet, , sept petits bunkers blancs , bétonnés, renferment les restes de 7 700 tombes »… 7 700 tombes quand même.
Reste qu’il sera toujours possible de se demander, de l’autre côté de la Méditérannée qui fut pour nous aussi, pendant 132 ans, mare nostrum, ce qu’il y a lieu de penser de la profanation de tombes ici et là, là chez nous, en France , au pays dit des droits de l’homme en 1792 et après…
Alain TEXIER
Origine.
Guillaume Mollaret
Les pieds-noirs veulent sauver leurs cimetières d’Algérie.
Le Figaro. 12 mai 2010 p. 2.