La question peut paraître provocatrice, et pourtant à y bien réfléchir? Pour y répondre, nous examinerons successivement par ordre d’importance croissante les trois élections nationales que connaît actuellement la république française.
Les élections sénatoriales.
Sur ce sujet, nous pourrons être brefs. Faisons seulement le rappel suivant. Depuis 1958, le Sénat n’a jamais eu une majorité de gauche alors pourtant que la France a connu des assemblées majoritairement de gauche, des Premiers ministres de la même sensibilité (Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Michel Rocard, Edith Cresson, Pierre Bérégovoy), et un président de la république à l’avenant François Mitterrand –1981-1995-.
Dès lors que penser des élections conduisant à la désignation d’une chambre autant déconnectée de la majorité du pays réel du moins telle que la dessinent élections législatives et présidentielles ?
Les élections législatives.
N’allons pas chercher trop loin, l’actualité de la France suffira. La France à élu , lors des toutes dernières consultations politiques nationales, une Assemblée nationale et un Président de la même tendance et qui ne paraît avoir de cesse, au moins selon les agitateurs politiques et syndicaux patentés du moment, qu’il ne l’ait renversé.
Alors honnêtement à quoi servent les élections législatives si une minorité politique se fixe comme objectif de tenter de récupérer dans la rue, en enrôlant les plus crédules et les plus malheureux, ce qu’elle a légalement perdu dans les urnes ?
Les élections présidentielles.
Là est sans doute le nœud du problème puis qu’ultime hommage rendu par la république à la monarchie, c’est dans le choix de son chef suprême que résident désormais l’alpha et l’oméga de la vie politique française.
Or qu’y voyons nous ? un homme qui à 19H59 ne sait pas s’il sera ou non Président de la république et qui apprend qu’il l‘est ,une poignée de secondes plus tard , et qui n’a eu - en tout et pour toute- que cette poignée de secondes pour s’y préparer.
J’entends bien que l’on me dira que le matin en se rasant, cet homme s’y serait mentalement préparé mais que vaut cette « préparation » nécessairement hypothétique comparée à celle du fils du roi qui, depuis sa plus tendre enfance , sait- et là ce n’est pas hypothétique - qu’il dirigera un jour son pays.
Il n’est dès lors pas possible d ‘éviter de répondre par la négative à notre troisième et dernière question : à quoi peuvent bien servir les élections présidentielles en France aujourd’hui ?
Aux trois questions précitées, il a donc paru possible de répondre par la négative et ce, de façon argumentée. Le mal est d’ailleurs encore plus profond qu’on ne pourrait le croire , un ancien Premier Ministre, il est vrai spécialiste des raffarinades ; qui ne se souvient du très fameux « La France d’en bas » s’est laissé aller jusqu’à dire que « l’essentiel dans cette affaire, c’était d’écouter la rue ».
Dans ces conditions, supprimer les élections politiques nationales ne serait d ’aucun inconvénient , au contraire, puisque l’on a vu les troubles que ces consultations génèrent pour la vie de notre pays.
La réponse peut paraître provocatrice, et pourtant à y bien réfléchir ?
Dans une autre contribution, nous reviendrons sur ce qu’il faudra reconstruire après ces suppressions salutaires.