La débâcle du 10 mai 1940 ne mit pas fin au combat même si les batailles sur la Somme et l’Aisne furent rapidement perdues. Le général Weygand, ,commandant des armées depuis le 20 mai ordonna de mettre en défense les rivières capables d’empêcher l’ennemi de poursuivre son invasion vers le sud, dont la Loire.
A l ‘école de cavalerie de Saumur, établissement d’instruction, fut attribué initialement le secteur allant du confluent de la Vienne et de la Loire (Candes) à l’Est de Montsoreau, au Thoureil (au-delà de Gennes) soit un front de 40 km. Ce secteur était riche de quatre points de franchissement de la Loire, c’était dire son importance stratégique.
Mais le 15 juin, l’école de cavalerie reçut l’ordre – qui annulait le précédent - de faire retraite sur Montauban. Le Colonel Michon, commandant de l’école et son chef d’état-major le commandant Lemoyne ne purent accepter de quitter Saumur sans combattre.
Le Maréchal Pétain demanda de cesser les combats (armistice) le lundi 17 juin à 12H30. Cadre et élèves en formation décidèrent unanimement - ET CE AVANT L’APPEL DU 18 JUIN DU GENERAL DE GAULLE- de ne pas cesser le combat, matérialisant ainsi le premier acte de la résistance Française.
Le 18 juin, les éléments militaires de l’école de Saumur gagnèrent leurs emplacements de combat pendant que l’avant-garde des blindés de la I ère division de cavalerie allemande était détruite au canon peu après minuit.
Dans la nuit, les Français détruisent le pont nord de Saumur, son viaduc et le pont de Montsoreau, le pont sud de Saumur le sera le soir même à 19H35 suivi par le pont sud de Gennes, ce qui isolera d’ailleurs dans l’île la brigade française du lieutenant Desplats qui y était en position. L’artillerie allemande commence alors son bombardement des positions françaises auquel les armes d’instruction des jeunes militaires français sont bien en peine de répondre.
20 juin, 2 heures du matin, ceux que le général ennemi der Vornach nommera à l’Allemande, dans son rapport du mercredi 3 juillet 1940 « les cadets de l’école de cavalerie » de Saumur reçoivent le renfort de deux compagnies d’élèves aspirants de Réserve d’infanterie de Saint-Maixent. Deux heures plus tard,les bombardements s’intensifient sur les lignes à Gennes et sur les observatoires de la crête du château à Saumur.
Tout serait alors à décrire, notamment de la vaillance de ces jeunes hommes qui voyaient le feu pour la première fois et de l’abnégation de leur chef et tout est décrit à l’adresse suivante :
www.anac-fr.com/2gm/2gm_99.htm
Qu’ils nous suffise de dire ici que, point après point, après une journée de combat contre des troupes supérieurement armées les Français durent cesser le combat dans les trois secteurs considérés d’Ouest en Est de Gennes, Saumur et Montsoreau.
Le même jour, à 22 heures, plus rien n’étant humainement possible, les défenseurs survivants de Montsoreau décrochent et gagnent la forêt de Fontevraud. C’est là que l’ennemi les fit prisonniers le lendemain.
L’Ecole Militaire d’Application de la Cavalerie et du Train de Saumur fut citée le 4 aout 1940 à l’ordre de l’Armée par le général Weygand, commandant en chef.
LES CADETS DE SAUMUR. JUIN 1940.
Patrick de Gmeline . Editions Presse de la Cité ;
396 pages. 21, 50 €commenter cet article …