« … On sait le mal que font à l’unité nationale les plaidoyers en faveur des quotas et des discriminations positives dont des idéologues font une des conditions du maintien de la paix civile.
Il va de soit qu’une maison de l’histoire de France visant à refonder l’unité nationale sur la transmission de valeurs et d’une culture communes ne pourrait atteindre son but si elle privilégiait le donné par rapport à l’acquis et si elle sacrifiait , dans le message national, l’universel au particulier.
NDLRB. L’on n’est pas forcé, contrairement à ce que disait le paragraphe précédent, d’être d’accord avec cette partie de l’analyse.
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Si une maison de l’histoire de France devait recenser l’ensemble des données disponibles dans les 10 000 musées et collections s’intéressant au passé historique, artistique et archéologique de notre pays, elle devrait avoir pour principal objet de montrer que, aujourd’hui, comme hier, la nation a toujours eu besoin d’histoire.
Qu’on la fasse remonter au Moyen-Age comme Marc Bloch et Pierre Chaunu, à l’âge moderne comme Tocqueville, ou à la révolution française (Sic), comme Fernand Braudel, la nation n’a cessé de se redéfinir par rapport au Saint-Empire,, puis dans une interaction continue par rapport aux autres nations en tête desquelles l’Allemagne, par la voie des échanges culturels, mais aussi par la guerre.
Même au terme de l’énorme travail d’identification dans l’espace et dans le temps opéré par la IIIe république, on n’a jamais su clairement - Renan si souvent cité, pas plus que les autres ( NDLRB. Et pourtant n'a t'il pas dit : La Nation, c' est un vouloir vivre ensemble). – dans quelles proportions les Français ont fait le partage entre ce qui, dans la citoyenneté, relève de l’allégeance collective à une appartenance nationale, à travers l’Etat centralisé, et ce qui relève de l’attachement individuel à des valeurs universelles, dont la singularité nationale relèverait seulement des institutions, des règles de droit et de la culture élaborée, au fil des siècles, par les artistes, les écrivains et les philosophes.
NDLRB. L’on ne peut qu’être frappé dans cette péroraison par un grand absent, celui qui, justement, est le moteur et le garant de l’unité nationale par le biais de la fidélité à sa personne, à savoir le roi.
Le roi dans lequel chacun, quelques soient ses caractéristiques différentes, peut se retrouver sans jamais mettre en péril l’unité nationale.
Le roi garant de toutes ces libertés concrètes dont « la France était hérissée » nécessairement réduites en cendres par ce Moloch ressuscité qu’est le concept de Liberté philosophique abstraite.
Alain TEXIER
Origine.
Le Figaro. 3 novembre 2010 p. 19.