Depuis six cents ans, douze des membres de la Chambre des Lords, chambre qui exerce une petite partie du pouvoir judicaire jouaient en même temps le rôle de juridiction ultime pour l’Angleterre, le pays de Galles et d’Irlande du Nord.
Désormais, ces Law lords – littéralement les Lords de la Loi- qui perdent du même coup le droit de participer aux travaux de la Chambre des Lords à la Chambre des lords siégeront à part au sein d’une toute nouvelle Cour suprême.
Les tenants de la réforme parlent bien sûr d’un progrès dans l’établissement d’une réelle séparation des pouvoirs. Que l’on permette à un Français qui enseigne, depuis trente -huit ans, les aléas de la séparation des pouvoirs depuis le renversement révolutionnaire du roi Louis XVI le 10 août 1792- au mépris de la séparation des pouvoirs pourtant constitutionnellement proclamée les 3/13 septembre 1791- le rappel qui suit :
Ce qui protège les droits d’un peuple, ce sont moins des textes parfois violés alors que l’encre de leurs lignes était à peine sèche que les sentiments de ce peuple lui-même patiemment forgés et entretenus par les traditions de toutes sortes et ce depuis fort longtemps.
C’est à cette lumière - et non sous ces"Lumières"- que la déclaration de lord David Neuberger, l’un des douze juges de la chambre des Lords, qui a refusé d’intégrer la nouvelle juridiction, déclaration rapportée en tête de cet article doit être lue, relue et appréciée.
Alain TEXIER.
Origine.
Cyrille Vanlerberghe. Londres se donne une nouvelle Cour suprême. Le Figaro . 2 octobre 2009 p. 7.