PREMIERES FOUILLES DE CHARNIER DES GUERRES DE VENDEE AU MANS. Neuf fosses contenant les restes de 200 victimes de la bataille du Mans viennent d'être découvertes.
Assurément le titre de l’article du Figaro est encourageant pour enfin briser le mur du silence concernant les exactions révolutionnaires commises pendant « les guerres de Vendée », terme à prendre au sens large.
Sont encourageantes aussi les lignes suivantes sous la signature d’Yves Miserey (miserere ?) envoyé spécial du Figaro au Mans. « Les 12 et 13 décembre 1793, la bataille du Mans fut un véritable massacre. Arrivée par surprise pour en finir avec l’insurrection, l’armée républicaine ne fit pas de quartier. Affamé et malade, le gros de la troupe des Vendéens, dont la moitié était composée de femmes, de vieillards et d’enfants, s’était réfugiée au Mans dans l’espoir de trouver de la nourriture et de pouvoir se soigner. On estime qu’il y eut entre 2 000 et 5 000 personnes tuées.
Six des neuf fosses découvertes ont été presque entièrement fouillées… Il reste peu de pièces vestimentaires, quelques boutons de chemise et de culotte ainsi que des boucles de ceintures, des canifs et des chapelets. Les morts ont été dépouillés de leurs effets avant d’être ensevelis sans précaution funéraire.
Si jusque-là, l’objectivité de l’analyse ne peut être mise en doute, les choses se gâtent lorsque Elodie Cabot, archéologue sur la fouille s’exprime :
« On marche sur des oeufs. Si on ne communique pas, on est critiqué parce qu’on nous accuse de prendre le parti des républicains .
Si on communique, les photos des charniers se retrouvent aussitôt sur Internet avec des interprétations tendancieuses" ; Elle souligne que certains soldats de l’armée républicaine faisaient aussi partie des victimes.
Nous partageons assurément le souci d’objectivité qui anime Élodie Cabot. Que l’on nous permette seulement d’ajouter trois observations.
- Déshabiller des cadavres avant de les inhumer en vrac dans une fosse commune ne paraît pas être le traitement habituellement réservé par les soldats républicains à leurs morts.
- Il y aurait eu donc eu des femmes et des enfants parmi les soldats républicains car il y en avait parmi les squelettes retrouvés.
- Le recours au chapelet pour prier nous paraît statistiquement plus fréquent chez les Vendéens que chez les bleus.
Ceci ayant été dit, nous laissons volontiers Elodie Cabot à ses certitudes … ou à ses doutes.
A.T.
Origine.
Le Figaro.
1 er juiller 2010 p. 12.