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  • : Le royalisme providentialisme a beau tenir une place importante dans ma vie, il ne m'empêche pas de m'interesser à l'histoire connue - et celle plus cachée- de mon pays. L'humour a aussi sa place dans les pages mise en ligne.
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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 19:14

                                          290px-Tawny wiki

  Il était une fois  un petit bois de chênes, un étang et quelques arcades en ruines. Rien de  bien original en somme même si l’étang était en fait la pécherie d’un ancien prieuré et même si les arcades qui avaient été celles d'un gothique angevin dessinaient la silhouette martyrisée  d’une ancienne chapelle.

  La nuit  était maintenant  presque  complêtement  tombée  mais une lune, bien qu’encore un peu palote , et la connaissance parfaite  qu’il avait des lieux pemettait à Robert  de s’orienter  sans  difficulté. Quelques ceps moussus hors d'âge , héritiers de ceux  qui  ont donné le  vin aux moniales, ce vin qui réjouit le coeur de l'homme (Psaume 104:15),  indiquaient la direction à suivre . Un peu plus loin ,  avait du être la porterie de l’ancien établissement religieux , un  seuil formé d’une grosse pierre calacaire , très dégradée le signalait encore.

  D ‘autres pierres en des amas, aujourd’hui informes, devaient  signaler ici une aile du cloître et là  sans doute l’escalier qui permettait aux moniales, car  du prieuré voisin des moines, il ne restait  rien, de gagner la chapelle pour les offices de nuit.

  De sorte  que , de ce qui avait été un havre de paix , un petit bois de chênes, une pêcherie et une chapelle  priorale dédiée à la Vierge, il ne restait presque plus rien ou si peu de choses .

 Robert  avait l’habitude dans l’attente de la messe de minuit de venir se recueillir dans ces ruines, et il conviendrait presque d’écrire « ses » ruines. Et c’est alors qu’ ayant cru entendre une  voix qui psalmodiait  un texte , une  voix dans ce désert…,  il dressa l’oreille et il entendit :

  Ainsi parle le Seigneur à son oint, à Cyrus , que j’ai pris par la main droite pour terrasser devant lui les nations, et pour délier la ceinture des rois, pour ouvrir devant lui les portes, afin que les entrées ne lui soient pas fermées. Moi, je marcherai devant toi ; j’aplanirai les chemins montueux ; je romprai les portes d’airain, et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai les trésors cachés, et les richesses enfouies, afin que tu saches que je suis le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui t’ai appelé par ton nom. A cause de Jacob, mon serviteur, et d’Israël, mon élu, je t’ai appelé par ton nom ; je t’ai désigné quand tu ne me connaissais pas. Je suis le Seigneur, et il n’y en a point d’autre ; hors moi, il n’y a point de Dieu ! Je t’ai ceint quand tu ne me connaissais pas, afin que l’on sache ; du levant au couchant, qu’il n’y a rien en dehors de moi ! Je suis le Seigneur, et il n’y en a point d’autre ; je forme la lumière et crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur c’est moi le Seigneur qui fais tout cela. Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir la justice ! Que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer la justice en même temps ! Moi ! Le Seigneur, je crée ces choses.

  Robert n’avait pu aller à la messe aujourd’hui mais , en ayant lu les textes dans son missel ce matin, il reconnut  clairement la 4 ème  leçon, celle du prophête Isaie e ce samedi des quatre temps de l’Avent . La lecture de la messe de ce jour, dans un prieuré en ruines  au coeur de cet Anjou qui semble moins dégradé qu’ailleurs , par quel prodige ? ou bien plutôt par  quel miracle ?

   Une  légére  brume  s’élevait maintenant  dans les restes de  ce  qui avait été le chœur  de la priorale, de la brume ou de l’encens… peut –être… Allez savoir ? Robert  était maintenant  tombé à genoux  sur un matelas de feuilles séches l’isolant providentiellement de l’humidité du sol. 

    Oui, le verrait-il de son vivant  ou  bien plutôt des balcons du Ciel comme avait l’habitude  de dire l’aumônier général des fontevristes, le reverrait-il donc ce roi très  chrétien descendant  de la lignée  choisie jadis par Dieu pour rêgner  sur la fille aînée de l’Eglise.

 Les  vapeurs d’encens, d’encens ah oui vraiment ? s’étaient maintenant  dissipées  et l’on pouvait à nouveau entrevoir les éléments de fenestrage du choeur qui, miraculeusement échappés à la fureur des temps et des hommes dessinait  encore le contour d’un vitrail fantôme.

  Un vol de  chouettes autrement  parfois nommées , chat –huant,  et  ce second nom était  bien cher au coeur de Robert  comme ayant  donné  son qualificatif aux Chouans de la grande Vendée, venait de s’envoler  d’un chemin creux qui conduisait au temps de sa splendeur à l’abbaye royale de Fontevraud  sise  à trois lieux à peine. Qu’est  ce qui avait  bien pu les déranger en cet endroit d’habitude si tranquille ?

    Et si c’était  le cortège de celui qui mettrait son épée au service de l’oint du Seigneur dont parlait Isaie ? Celui pour qui Dieu aplanira les chemins montueux et  rompra  les portes d’airain avant  d’en briser les verrous de fer ; Celui à qui Dieu donnera les trésors cachés, et les richesses enfouies ?

  Les  cloches  de  l’église du bourg  voisin choisie par le prêtre desservant , parmi les quatorze  clochers dont il avait la charge,  pour accueillir la seule messe de minuit – célébrée à 22 heures- pour tout le secteur appelaient maintenant les fidèles à venir  fêter la naissance de l’enfant Dieu.

  « Gloria in excelsis Deo …. et in terra pax hominibus »… Oui, Gloire à Dieu et paix sur la terre aux  hommes de  bonne  volonté. De bonne volonté, Robert s’efforçait toujours de l’être avec les autres royalistes  même si cela lui avait valu de nombreux avanies et lazzi dont ce dernier  qui l’avait plus particulièrement  touché à cause de la période sans doute « Tenant d’un royalisme habituel de commémoration, de cimetière et/ou de sacristie !… »

   Après tout peu importait, il valait mieux se réjouir de cette occasion qui lui était  donnée de pardonner les offenses, peut –être cela rappelerait-il au Créateur qu’il y avait maitenant urgence à rendre à la France son roi légitime en révélant aux hommes de cette terrre le nom de Son Lieutenant ; nom qu’Il gardait secret jusqu à aujourd’hui.                                                               « Rorate Cæli desuper...* " Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir la justice ! Que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer la justice en même temps .

* http://www.seminairedequebec.org/Rorate-caeli-desuper_a315.html

                                                                                                                                                                                Alain TEXIER

 

Origine de l'image.                          http://fr.wikipedia.org/wiki/Chouette_hulotte

 

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commentaires

A
Merci pour ce joli conte de Noël!<br /> <br /> N.
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A
Compliments pour le conte de Noel! A...l'a trouvé très beau. C'est en effet bien toi qui l'a composé. On retrouve tous les thèmes de notre cause. C'est très original.
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